Phénomène mondial qui prend de l’ampleur au cœur des sociétés modernes, le vieillissement de la population devient le principal casse-tête des politiques publiques, notamment en ce qui concerne le financement des retraites. Le "boom des seniors" est une réalité incontournable qui nécessite des ajustements dans la gestion des systèmes mis en place.
Boom du vieillissement démographique : insuffisance des ratios entre cotisants et bénéficiaires
Au cours des dernières décennies, les progrès de la médecine, de l’hygiène et des conditions de vie ont permis d’allonger l’espérance de vie. En France, la proportion de personnes âgées de 70 ans et plus est passée de 15% en 1970 à près de 21% aujourd'hui. Ce pourcentage est appelé à croître davantage, avec une estimation qui prévoit qu'un Français sur trois aura atteint le troisième âge d'ici à 2060.
Cette transformation démographique s'accompagne d'une augmentation du nombre de retraités par rapport au nombre d'actifs, créant une pression accrue sur les systèmes de sécurité sociale et de retraite. Le ratio entre les cotisants et les bénéficiaires est en recul, mettant en lumière un déséquilibre significatif entre les recettes et les dépenses des caisses de retraite.
Augmentation des besoins en matière de prise en charge de la dépendance
Parallèlement à la question des retraites, un autre défi majeur émerge : l'augmentation des besoins en matière de prise en charge de la dépendance. Cela est dû à la hausse du nombre de personnes âgées de plus de 75 ans en raison de l’allongement de l’espérance de vie. D'ici à 2060, cette tranche d'âge devrait représenter environ 15% de la population totale, contre 9.8% aujourd'hui. Cette tendance se traduit par une forte demande en services de soins, d’accompagnement et de soutien pour les seniors en perte d’autonomie. Ce qui alourdit davantage la balance au détriment des caisses de l’État, en situation de précarité.
Les défis du financement
Le principal défi posé par ce boom démographique du côté des seniors est le financement des pensions. Les régimes de retraite par répartition, suivant lesquels les cotisations des actifs servent à payer les pensions des retraités, se trouvent de plus en plus sous tension. Les projections actuelles pointent un déficit croissant à mesure que la population vieillissante nécessite des pensions plus longues et plus élevées, alors que le nombre d'actifs, et donc de contributeurs, stagne ou diminue.
Quelles solutions pour préserver une retraite confortable ?
Les solutions pour faire face à ce défi sont diverses et souvent controversées. Le message du gouvernement est clair : ne pas reposer entièrement sur les retraites issues des caisses publiques et plutôt se concentrer sur l’épargne individuelle. Cette dernière consiste à souscrire un placement adhérant au système par capitalisation. C’est ainsi que le gouvernement propulse le Plan d’épargne retraite PER, né de la loi PACTE et succédant à tous les contrats de retraite devenus vétustes.
En effet, le PER contient 3 compartiments destinés à accueillir les différents types de versements : ceux provenant de ses propres efforts d’épargne (versements individuels) et ceux issus de l’employeur (épargne collective). En d’autres termes, le PER remplace le PERP et le contrat Madelin, de même que le PERCO, l’Article 83 et le PERE. Les fonctionnaires désireux de booster leur épargne peuvent aussi ouvrir un PER individuel.
À noter que les capitaux dans un PER sont bloqués jusqu’au départ à la retraite. Important donc de souscrire à un placement plus souple, telle l’assurance-vie qui permet le retrait du capital à tout moment en cas de besoin. Toujours est-il que le PER prévoit 6 cas de déblocage anticipé. Ceux-ci se rapportent aux accidents de la vie (décès, surendettement, invalidité, chômage, cessation de l’activité non salariale). La sixième condition de sortie exceptionnelle concerne le financement de l’achat ou de la construction de la résidence principale du titulaire.